Extrait du Journal de Frank Grey, US Marshall
Ce récit a valeur de mémoire et de témoignage, pour montrer que toutes les horreurs dont l’on entend parler depuis Gettysburg ne sont pas juste des racontars de bonne femme, et qu’il faut les prendre au sérieux avant qu’elles ne nous engloutissent à jamais.
8 août 1876
Je me réveille avec une gueule de bois monstrueuse et l’impression de m’être fait plusieurs fois rouler dessus par une diligence. Bizarre, je n’ai pas souvenir d’avoir levé le coude plus que de raison ces derniers temps. Et pour couronner le tout, je suis dans un endroit que je ne connais pas, avec des gens que je connais encore moins. D’ailleurs, ils ont l’air au moins aussi frais que moi, à voir leur tronche hagarde. Tiens, l’un d’entre eux semble être un prêtre ou un révérend … Si son Dieu savait ce que Son serviteur manifestement ne buvait pas que de l’eau, je suis pas sûr qu’Il apprécie l’ironie de la situation à sa juste valeur … Quant à l’autre, vraiment rien de remarquable.
Vérifications faites, j’ai bien mes deux PeaceMaker, mes munitions, mes menottes et mon étoile d’US Marshall. Ca devrait pouvoir servir à appuyer mon autorité si les deux autres avaient l’idée stupide de vouloir me chercher des noises. On est en pleine nuit en plus, et je sais toujours pas ce que je fais ici, je préfère avoir de quoi me défendre, si besoin. Par contre, j’étais persuadé d’avoir un cheval et pourtant, j’entends pas de bruits au dehors indiquant que ce maudit canasson m’attendrait quelque part. Une bête à 150$, et je trouve un moyen de la perdre …